vendredi 24 janvier 2020

HADDON HALL, quand David inventa Bowie de NEJIB, chez Gallimard, 2012 (NicoTag)





L'histoire débute peu après la sortie du premier album de David Bowie.
A cette époque il est avec Angie et cherche un endroit propice à la création, suffisamment grand pour loger, faire de la musique et devenir une star.
C'est alors qu'ils découvrent dans la banlieue londonienne une vieille bâtisse défraîchie. Ils signent pour l'immense rez-de-chaussée complété de pièces au premier étage.

Haddon Hall : le nom de la maison, qui est, dans le livre, un personnage parlant. C'est avec elle que débute l'histoire racontée par Néjib.

Le livre de 130-140 pages, il n'est ni paginé ni chapitré, raconte une histoire qui se déroule sur un an et demi environ, fabriquée comme une suite d'historiettes qui tiennent sur 3 ou 4 pages. Le tout est chronologique. C'est un mélange de vie privée et publique, de rivalités et d'amitiés, et surtout de création musicale.


La rencontre avec Marc Bolan, tous deux embauchés pour repeindre le bureau d'un producteur, est dessinée toute en finesse, avec un grand sens du détail, et beaucoup d'humour.

La planche qui représente la découverte d'"I Wanna Be Your Dog" est superbe, des éclairs dans tous les sens, et le son qui décoiffe, au sens propre. Il part immédiatement chez son disquaire « Celui qui a tout et rien d'autre », on découvre un spéléologue du vinyl ! C'est le disquaire dont je rêve...

Si les dessins paraissent simple au premier abord, ils sont en fait truffés de détails, Néjib connait bien son sujet. Pour illustrer Bowie le compositeur, il est allé chercher "Right On Mother". Morceau enregistré et publié par Peter Noone avec Bowie au piano, qui lui ne l'a interprété que lors d'une session BBC.

Les pages sur l'élaboration de "Life On Mars" sont parmi les plus belles de Haddon Hall . Le dessin très coloré en pleine page qui termine ce récit est magnifique.
Plusieurs portraits sont brossés au fil des pages. Tony Visconti est un petit newyorkais irascible, bourreau de travail fuyant la mafia. Sa découverte auditive de l'amour libre est hilarante.

Le livre est jalonné de pages avec Terry Burns, le demi-frère de Bowie. Celles-ci sont dessinées avec beaucoup de retenue, de sensibilité. La couleur des dessins avec Terry est souvent différente du reste, plus grise, plus triste.

On a droit à quelques intermèdes thématiques sur une page : des galeries de portraits. Celui sur les coupes de cheveux est très drôle. Un autre m'a fait penser à Stickman blues de Blackcondorguy. 

Haddon Hall se termine sur la naissance de Ziggy Stardust, c'est la maison qui aura le dernier dessin.

Avec Néjib ça a l'air simple d'être David Bowie.

Dans le cahier photos de l'autobiographie de Tony Visconti, on trouve plusieurs clichés pris à Haddon Hall.

https://www.youtube.com/watch?v=e2zbA8UFBys  Right On Mother par Bowie
https://www.youtube.com/watch?v=ybpuPfwHVPM par Peter Noone ex-Herman's Hermits
https://www.youtube.com/watch?v=X2wDYPQms78 un autre titre de Bowie par Peter Nonne

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