vendredi 31 janvier 2020

David Bowie Ouvre Le Chien de Jérôme Soligny, préfacé par Eric Dahan, édité par La Table Ronde, 2015 (NicoTag)



A l'occasion de l'exposition David Bowie Is à la Philharmonie de Paris en 2015, les organisateurs ont commandé à Jérôme Soligny deux conférences sur les sujets de son choix, il est également le traducteur des textes de l'exposition. Il a aussi proposé un rajout à cette exposition avec pour thème David Bowie et la France. Cet ajout fait l'objet d'une des conférences, la seconde, Ziggy Played Guitar  traite des guitaristes de David Bowie. Ces deux conférences sont réunies dans David Bowie Ouvre Le Chien augmentées d'un abécédaire, de deux interviews, et de textes divers.
David Bowie a joué à l'étranger pour la première fois le 31 décembre 1965, au Golf-Drouot à Paris avec son groupe du moment, The Lower Third. Il y reviendra bien plus tard, en 1976, pour ensuite revenir régulièrement à chaque tournée. Une liste des concerts français est établie à la fin du livre.
Le texte de la première conférence s'intéresse aux passages de David Bowie au château d'Hérouville dans le Val d'Oise. Ce château bénéficie à partir de la fin des années 60 de studios d'enregistrement où les artistes peuvent restés à demeure, logement et restauration sont assurés sur le site, c'est rare à cette époque. Jérôme Soligny évoque les enregistrements de Pinups, Low et The Idiot, trois albums ayant ce lieu en commun. Les motivations pour venir travailler à cet endroit sont diverses : l'isolement, la qualité de l'équipement, la fiscalité particulière pour les anglais aussi. On croise beaucoup de monde dans cette conférence, Brian Eno, Tony Visconti, Twiggy parmi beaucoup d'autres. On perçoit fort bien toute l'effervescence autour de Bowie.
Ce chapitre sur la France est complété par une première interview, Nicolas Godin du groupe Air ; puis une seconde, d'un homme de l'ombre, le tourneur Alain Lahana. Ce dernier travaille avec Bowie depuis Tin Machine. Son interview est intéressante, d'abord parce qu'on donne rarement la parole à ces personnes, ensuite parce que le portrait qu'il brosse de Bowie est tout en finesse, élégance, et, a priori, d'une belle sincérité.
Un abécédaire clôt cette première partie du texte. De Adjani, pour débuter, à zane zane zane ouvre le chien pour terminer. C'est ici que l'explication de ce dernier vers de All The Madmen est donnée par Bowie.

Ronson, Gabrels, Frampton, Hutchinson, Belew font partie des nombreux guitaristes avec qui Bowie a travaillé, que ce soit en studio ou à la scène. Jérôme Soligny retrace, brièvement, le parcours musical de David Bowie au travers du prisme de ses guitaristes. Cette conférence est un bel hommage à ces musiciens qui ont richement contribué à l'élaboration des albums et au son des tournées. Dire de David Bowie qu'il a toujours su s'entourer est un cliché, mais c'est surtout une vérité.

Un cahier photo en noir et blanc est inséré au milieu du livre, ainsi qu'un cliché en couveture. Ces photos sont l'oeuvre de Fabrice Demessence, elles ont été prise le 20 février 1996 à Bercy et le 14 octobre 1999 à l'Elysée Montmartre. Elles donnent à voir la théâtralité, la générosité et le plaisir de David Bowie d'être face à son public.


Jérôme Soligny est musicien, mais aussi journaliste, écrivain, traducteur, photographe, et tant d'autres choses. Dernièrement, auteur de David Bowie Rainbow Man 1967-1980 paru chez Gallimard, et bientôt chroniqué sur ce blog.


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