Un humoriste fan de rock en 2021, on ne peut pas dire que ce soit le summum de la hype. Pourtant, il a son petit succès, le Thomas VDB. Certes, il ne parle pas que de rock, il parle beaucoup de son quotidien, et même de plus en plus de politique, influencé par sa compagne Audrey Vernon et de ses collègues humoristes gauchiasses de France Inter. Mais sa passion pour le rock ne manque jamais d’affleurer dans ses sketches et ses chroniques, jusque dans le très amusant jeu radiophonique qu’il a animé à l’été 2021, subtilement intitulé “Qui veut gagner la flûte à bec”. Ceux qui le suivent depuis longtemps connaissent plus ou moins son passé de journaliste chez Rock Sound, puisque l’un de ses premiers one-man-show, “En rock et en roll”, en parlait déjà. Mais avec ce premier bouquin, Thomas fait son coming-out intégral : oui, il a adhéré au fan-club français de Queen, puis à celui de The Cult, durant son adolescence. Oui, il a truandé RTL en utilisant ses potes pour gagner plus de CD au jeu du coin-coin de Francis Zégut. Oui, il a monté lui-même le fan-club français de Korn, à 19 ans, ce qui lui a valu une poignée d'années plus tard de se faire embaucher comme journaliste par Yves Bongarçon à la rédaction du magazine Rock Sound, avec comme seules autres références le bac et trois inscriptions en première année de DEUG d’anglais.
Ce qui me frappe le plus en lisant et relisant ce bouquin, c’est le sens du détail de ce bonhomme qui cultive pourtant une image d’artiste jeanfoutiste. Ça fourmille de madeleines et d’anecdotes précises et hilarantes (les cassettes de 90 minutes qui coupent la dernière chanson de l’album ou qui conduisent à enregistrer un album de Niagara sur la face B d’une cassette de Slayer), mais aussi de personnages pittoresques et attachants, de Ludovic, l’anti-batteur de son premier groupe de rock (hé oui, Thomas VDB a également tâté du microphone pendant son adolescence) à Liam Gallagher bourré, en passant par son pote Chacha et le regretté Yves Bongarçon (décédé en 2019 et qui reçoit ici un bel hommage, sans complaisance excessive). Je viens de terminer ma deuxième lecture sous prétexte de rédiger cette recension, et tel Thomas VDB avec les deux premiers Weezer, il est possible que je reste bloqué un moment sur cet ouvrage.
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