D'abord Jean-Marie Pottier. L'auteur est aussi celui de Indie
Pop, 1979-1997 en 2016, et d'un Smile-la symphonie inachevée des Beach
Boys, tout deux parus chez Le Mot et le Reste, éditeur dont une grosse
partie du catalogue est consacrée à la musique. C'est donc du sérieux.
Maintenant le livre: Ground zero: Une histoire musicale du 11
septembre. Un titre pareil est exactement ce qu'il faut pour éveiller ma
curiosité.
Le livre est sorti en août 2016, 15 ans après les faits.
Quelques mois après le 13 novembre. Le texte débute avec l'histoire personnelle
de Josh Homme en 2001. Et se termine au Bataclan et sur la promenade des
Anglais.
L'auteur consacre une partie du texte aux albums sortis ce
jour-là, Bob Dylan, Jay-Z, POD et Wilco entre autres, et à la façon dont ils
résonnent avec les attentats. Aux artistes jouant ce soir-là, tel Radiohead à
Berlin, et leurs façons de réagir sur scène.
Dans la version CD américaine de This Is It des Strokes,
le titre New York City Cops sera remplacé par When It Started, et la sortie
reportée du 25 septembre au 9 octobre.
Une autre partie est dévolue à des morceaux, ou des albums
antérieurs au 11 septembre.
Clear Channel, propriétaire de dizaines de chaînes TV et de
centaines de stations de radio, publiera une liste (incitative d'après le
communiqué) de morceaux à bannir des antennes. Liste on ne peut plus
hétéroclite: Metallica, Petula Clark, Clash, mais aussi Billy Joel ou les
Beatles, l'intégrale de Rage Against The Machine, et bien évidemment une
quantité de rappeurs. Ça me rappelle la censure de Massive Attack lors de la
première guerre du Golfe en 1991. C'est sous le nom de Massive tout court,
qu'était paru Unfinished Sympathy en single.
Plusieurs concerts auront lieu en hommage aux victimes et aux
sauveteurs, dont l'énorme Tribute To Heroes du 21 septembre auquel
contribueront Pearl Jam, Sting et U2, Céline Dion, Julio Iglesias, etc,etc.
Neil Young sera à l'origine d'une controverse en interprétant Imagine, un
morceau de la liste.
The Concert for New York City organisé par McCartney réunit
beaucoup plus de stars du rock que le précédent. C'est ici que Buddy Guy, les
Stones, David Bowie, les Who, Eric Clapton, parmi d'autres joueront le 20
octobre.
Cette tragédie donnera naissance à des morceaux consacrés aux
attentats par des artistes aussi variés que 50 Cent, Mary Chapin Carpenter,
Gorillaz, Slayer, Bloc Party, Taylor Swift, Arcade Fire et beaucoup d'autres,
ainsi qu'aux albums The Rising de B. Springsteen, Bounce de Bon
Jovi.
Aussi anachronique que cela puisse paraître, il y a une comédie
musicale : Come From Away, jouée depuis 2013 au Canada puis à
Broadway en 2018.
S'il est une œuvre recommandable c'est le WTC 9/11 de
Steve Reich, sa composition intégrant à la fois des cordes et des bruits, des
voix de sauveteurs ou de personnes proches, nous amène presque au statut de
témoin tant l'émotion y est palpable. Il avait déjà intégré dans City life sorti
1995 des voix de pompiers présents lors du premier attentat contre les tours.
Tout ça et beaucoup d'autres informations, réflexions font de
cette lecture un enrichissement.
J.-M. Pottier nous amène à découvrir la capacité de la musique,
du rap au rock, du métal à la country, à intégrer, à ingérer un événement aussi
tragique.
On peut aisément comparer ce Ground Zero avec les livres
de Greil Marcus ou de Peter Guralnick. Il s'agit d'un livre d'histoire
culturelle, comment la musique, et pas seulement le jazz ou celle dite
classique, s'inscrit dans nos vies, dans la culture populaire et dans la
politique, et dans l'Histoire en général.
Jean-Marie Pottier a eu la très bonne idée de mettre en ligne
une playlist et des informations complémentaires, ce qui est aussi le cas pour
son Indie Pop.
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