Rock et bande dessinée c'est parfois sympa,
comme le Lucien de Margerin. Et souvent c'est tout pourri.
Combien de tocards pour un reportage de
Luz, ou trois planches de Joe Sacco au concert de Fugazi.
Combien d'albums bidons pour un exemplaire
de feu La Gazette du Rock, ou pour Rag & Boogie chez les Rêveurs.
Avec Nick Cave Mercy On Me, la qualité est au rendez-vous.
Avec Nick Cave Mercy On Me, la qualité est au rendez-vous.
Autant le dire de suite, on apprend pas
grand chose sur Nick Cave. Ce n'est pas une biographie.
C'est l'interprétation de Reinhard
Kleist. Sa façon de mettre en images ce qu'on écoute.Les dessins, les
planches sont déjà du pur rock’n’roll déjanté, la musique sort directement des
images.
Toute une galerie de personnages évolue au
long de ces pages. Un Nick Cave multiple, à la fois chanteur et meurtrier,
diable et créateur. Blixa Bargeld, Anita Lane, Tracy Pew tout en sauvagerie,
les Bad Seeds évidemment, Siouxsie et Richard Butler, Peter Murphy qui prend le
temps de passer et de nous effrayer avec un regard de vieille chouette. Et les personnages réels ou fictifs de Nick
Cave, pauvres mortels pour la plupart, et Robert Johnson.
La période de jeunesse australienne,
l'arrivée à Londres (avec une allusion à
Kafka) dans un véritable chaos avec Birthday Party, les drogues, les concerts
qui commencent à se remplir sont illustrés magistralement. Le noir et blanc est
une évidence.
R. Kleist s'accapare une photo célèbre de
Nick Cave prise en 1985, à Berlin, dans sa chambre bordélique, par Bleddyn
Butcher. Le dessinateur reprend cette image au long de l'album, en vieillissant
son personnage, de moins en moins barje, de plus en plus inquiétant.
Le temps est élastique dans cette BD. Une bonne vingtaine d'années se résument avec l'illustration de quelques morceaux emblématiques, à chaque fois comme une déflagration. The Mersey Seat, Where The Wild Roses Grow, etc. Red Right Hand apparaît page 260, et fout la trouille, la même silhouette trois pages plus tard est prête à nous assassiner.
Le temps est élastique dans cette BD. Une bonne vingtaine d'années se résument avec l'illustration de quelques morceaux emblématiques, à chaque fois comme une déflagration. The Mersey Seat, Where The Wild Roses Grow, etc. Red Right Hand apparaît page 260, et fout la trouille, la même silhouette trois pages plus tard est prête à nous assassiner.
On arrive vite, avec des planches d'énergie
brute, un dessin hyper dynamique, à Push The Sky Away. Quelques illustrations
de concerts, le visage hanté de Warren Ellis, les fans hypnotisés. Une course
effrénée jusqu'aux dernières pages qui sont époustouflantes.
Certaines planches sont tellement réussies
qu'elles mériteraient d'être encadrer. A lire, à regarder, en écoutant bien
sûr.
Quelques dessins en couleurs à la fin en guise de bonus. La reconnaissance de Nick Cave lui-même en prime.
Quelques dessins en couleurs à la fin en guise de bonus. La reconnaissance de Nick Cave lui-même en prime.
Plusieurs albums de Reinhard Kleist sont
disponibles en français chez le même éditeur, parmi eux un Johnny Cash
d'excellente facture.
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